Impliquer les jeunes dans les décisions politiques locales : les 5 apprentissages clés

Par
Sören Fillet
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11/12/2023
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6 minutes

La baisse du niveau de participation politique des jeunes constitue un défi pour de nombreuses démocraties. Les jeunes semblent avoir des niveaux d’engagement politique plus faibles lorsqu’il s’agit de participer à des activités politiques traditionnelles telles que le vote et l’adhésion à des partis. Alors que devez-vous faire pour que les jeunes participent à vos projets de participation citoyenne ?

Dans cet article :

Voici les principaux extraits de notre webinaire (enregistrement en anglais ci-dessous) avec Jez Hall, directeur fondateur de Shared Future CIC, et Donna Anderson, responsable de la participation des jeunes et de la démocratie au North Ayrshire Council en Écosse.

1. Les atteindre là où ils se trouvent

Pour impliquer les jeunes, explique Donna Anderson, il faut les atteindre là où ils se trouvent. Beaucoup de jeunes ne se retrouvent pas dans les structures politiques classiques ou démocratiques. Le North Ayrshire Council a donc créé des comptes Youtube, Instagram, Twitter, Facebook, Snapchat et Tik Tok pour atteindre un maximum de jeunes. Bien que le maintien à jour de ces comptes et de leur pertinence nécessite un travail important, leur présence dans les réseaux sociaux est nécessaire pour inclure les jeunes dans les discussions collectives. Être sur ces plateformes, prévient-elle, n’est pas suffisant en soi ; il faut aussi créer des contenus inédits dans un langage et un format qu’ils comprennent, et qui leur donnent envie de s’engager.

2. Adaptez votre format

Les jeunes sont habitués à faire les choses rapidement et à recevoir un retour d’information immédiat. Les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont accéléré le rythme auquel les contenus sont partagés et les informations consommées. La longueur du processus d’élaboration des politiques pourrait décourager les jeunes de s’impliquer, car ils ne voient pas l’impact de leurs actions. Il est nécessaire de les impliquer le plus tôt possible dans le processus, idéalement en leur demandant de co-concevoir le programme. En outre, il est essentiel de faire preuve de transparence quant au calendrier du programme et de les tenir informés de l’évolution du projet et de son impact.

Comme le suggère Jez Hall, certaines initiatives pourraient recevoir plus d’attention que d’autres. Les budgets participatifs comportent une incitation financière et ont un résultat tangible, ce qui explique leur popularité auprès des jeunes. Ils pourraient plus facilement saisir ce type de projet car il se concentre sur la dépense d’une ressource réelle. Jez souligne également qu’il n’existe pas de recette miracle lorsqu’il s’agit de faire participer les jeunes. Les communautés doivent employer une variété de méthodes pour répondre aux différences de personnalités et de profils.

3. Combiner les méthodes en ligne et hors ligne

Si la pandémie a conduit les projets d’engagement civique actuels à passer à des outils en ligne, Jez Hall et Donna Anderson reconnaissent tous deux la nécessité de combiner les méthodes d’engagement en ligne et hors ligne. La possibilité de s’engager en ligne semble particulièrement importante pour les jeunes qui sont timides, vivent dans des régions reculées ou ont moins de temps pour participer. D’autre part, les approches hors ligne sont particulièrement efficaces pour créer un sentiment de communauté chez les jeunes. Donna Andersen met en avant les dialogues citoyens autour d’un café du North Ayrshire, où les jeunes décident communément d’un thème et discutent avec les membres du cabinet de la ville. Ils peuvent également leur poser des questions directes. Le fait que les membres du cabinet prennent le temps d’écouter ce que les jeunes ont à dire et de répondre à leurs questions est très valorisant et contribue à créer une relation de confiance entre les élus et les jeunes.

Jez Hall souligne également que même si les jeunes résidents ne veulent pas être impliqués, ils devraient au moins savoir quelles sont les plateformes qui existent pour faire entendre leur voix. Fournir cette information pourrait aider les jeunes à s’impliquer à un stade ultérieur.

4. Assurez-vous que votre échantillon est représentatif

Tout comme un adulte ne peut pas parler au nom de tous les adultes, un jeune ne peut pas représenter toute sa génération. Vous devez vous assurer que les personnes qui participent aux discussions de la collectivité sont bien représentatives de l’ensemble de la jeunesse. Comme l’a mentionné un participant au webinaire, la jeunesse est un concept vague. Qui peut être considéré comme un jeune ? Dans certains cas, les jeunes ont entre 18 et 29 ans, dans d’autres moins de 40 ans. Quelle que soit la façon dont on définit la jeunesse, la diversité des âges parmi les jeunes représentés est essentielle, car un jeune de 18 ans n’a pas les mêmes préoccupations ou intérêts qu’un de 29 ans. De plus, il y a autant de diversité chez les jeunes que chez leurs homologues plus âgés. Il est donc essentiel de disposer d’un échantillon représentatif de jeunes tenant compte des différences géographiques, sociales, culturelles, ethniques, raciales ou économiques.

Comme le souligne Donna Anderson, encourager les jeunes à rejoindre les conseils municipaux peut avoir des effets extrêmement positifs sur l’implication des jeunes dans la ville. Elle a mentionné l’exemple du recrutement d’une jeune fille de 24 ans qui venait de terminer sa licence et qui a redéfini l’approche de la ville en matière d’engagement des jeunes dans les projets locaux.

5. Jouer le long terme

Plus tôt les jeunes s’impliquent dans leur communauté, plus ils sont susceptibles de maintenir cet engagement tout au long de leur vie. Il est donc essentiel de les impliquer très jeunes. La loi électorale écossaise a récemment réduit l’âge de vote à 16 ans pour les élections parlementaires, les élections locales et tout autre scrutin local en Écosse. Jez Hall et Donna Anderson s’accordent à dire que cette loi aura des effets très positifs sur l’engagement civique des jeunes Écossais.

Toutefois, l’abaissement du droit de vote n’est pas le seul moyen de créer une habitude de participation citoyenne chez les jeunes. Selon Jez Hall, le programme de budget participatif pour les lycées du district de Phoenix, en Arizona, en est un bon exemple. Ce projet, conçu pour être piloté par les élèves, a permis aux lycéens de réfléchir, d’élaborer et de voter sur des propositions visant à améliorer l’école. L’initiative a également permis d’initier les enfants aux technologies civiques. En effet, certaines écoles ont permis aux enfants de soumettre des projets par le biais de plateformes en ligne, et les élèves ont eu la possibilité d’utiliser de véritables machines de vote fournies par la commission électorale locale. L’année dernière, le programme a touché 30 000 élèves, dans tout l’Arizona, avec 84 % des élèves qui se sont rendus aux urnes pour voter sur les propositions (soit 5 points de plus que le taux de participation aux élections présidentielles de 2020). L’idée consiste à faire comprendre aux élèves l’impact qu’ils peuvent avoir en jouant un rôle actif dans les décisions de la communauté, afin qu’ils maintiennent cet engagement tout au long de leur vie.

Pour plus de ressources sur l’engagement des jeunes, consultez notre page ressources ou nos études de cas. Si vous cherchez à mettre en œuvre un projet pour mobiliser les jeunes au sein de votre commune, n’hésitez pas à nous contacter !

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Sören Fillet

Sören, un amateur de technologie, se passionne également pour la politique et l'innovation démocratique. Son objectif est d'aider à encourager la participation citoyenne.

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