Rendre la mobilité plus sûre
Les modes de déplacement ont un impact sur l’accès équitable aux services et aux opportunités, sur le changement climatique, sur la santé et le bien-être en général. Il n’est donc pas surprenant que les villes investissent de plus en plus dans ce domaine et les possibilités d’amélioration sont nombreuses : pistes cyclables, parking à vélos, extensions de trottoirs, voie à usage partagé, etc. Il est urgent de commencer à mettre en œuvre ces changements. D’après les chiffres du Ministère de l’Intérieur, 416 piétons et 226 cyclistes ont été tués en 2021 sur les routes de France. C’est pourquoi de plus en plus de villes élaborent des plans de sécurité routière type “Vision zéro”, pour renforcer la sécurité des usagers des voies publiques, et notamment des piétons et cyclistes.
Vision zéro est un plan international de sécurité routière, qui a pour objectif de réduire les décès et les dommages corporels graves consécutifs aux accidents de la circulation routière, tout en favorisant une mobilité sûre, saine et équitable pour tous. Lancé en Suède dans les années 1990, Vision Zéro s’étend maintenant dans de nombreux pays.
Mais avec autant de possibilités pour améliorer la sécurité des cyclistes et des piétons, comment hiérarchiser les actions à mettre en place et à financer en priorité dans votre collectivité ? Comment décider de ce qui est le plus utile et qui a le plus d’impact ? C’est là que la participation citoyenne entre en jeu !
La participation citoyenne pour une mobilité plus sûre
Compte tenu des nombreuses possibilités qui s’offrent à vous lorsque vous concevez des plans de mobilité pour votre ville, il est important de comprendre en premier lieu les problèmes auxquels vos habitants sont confrontés. Ont-ils besoin de plus de trottoirs, d’une meilleure connexion entre les arrêts de transport public et les chemins pédestres, ou de tout autre chose ? Et où, dans la ville, ce besoin est-il le plus urgent ? Y a-t-il des intersections particulièrement dangereuses qui doivent être réaménagés de toute urgence ?
La meilleure façon de se faire une idée des problèmes et des solutions potentielles est de faire appel aux usagers. En effet, ce sont eux qui sont confrontés à ces problèmes au quotidien, ils ont donc probablement aussi pensé à des idées innovantes qui pourraient profiter à tous. Voici les solutions les plus souvent proposées par les citoyens :
- Améliorer les infrastructures pour les cyclistes et les piétons à proximité des stations et des arrêts de transport en commun, car les usagers des transports en commun se déplacent aussi souvent par défaut à pied ou à vélo sur une partie de leur trajet.
- Créer des zones piétonnes sûres, avec un bon éclairage, des barrières de séparation avec la route, un accès aux services d’appel d’urgence, pour améliorer les déplacements à pied.
- Réduire la vitesse autorisée dans les zones très fréquentées, pour créerun espace sûr qui encourage la pratique de la marche et du vélo.
- Investir dans des voies partagées, qui prennent en compte tous les usagers, de tout âge et capacité, qu’ils soient automobilistes, cyclistes, piétons ou usagers des transports en commun.
Les “voies partagées” facilitent le déplacement actif, en permettant de traverser facilement la rue, d’aller à pied à son bureau, à l’école ou faire les boutiques, ou encore de se rendre au travail à vélo. Elles permettent aux bus d’arriver à l’heure et aux personnes de se déplacer en toute sécurité, à pied ou d’autre manière active, vers et depuis les gares. La création de ces voies partagées implique que les services de transport modifient leur approche de la voie publique. En adoptant une politique de voies partagées, les collectivités attendent que leurs aménageurs et ingénieurs des transports travaillent sur l’ensemble de la voirie, pour donner la priorité aux modes de déplacement plus lents et plus sûrs pour tous les usagers, plutôt qu’aux modes rapides comme les véhicules à moteur. Ainsi, chaque projet d’aménagement tend à améliorer le réseau routier et à le rendre plus sûr pour les piétons, les cyclistes, les automobilistes, les usagers des transports en commun ou des systèmes de mobilités partagées, faisant ainsi de votre ville un endroit où il fait bon vivre !
Comment faire participer les usagers pour co-construire une mobilité sûre
Si vous êtes prêt à travailler avec vos habitants pour identifier les problèmes de mobilité et co-construire des solutions, il existe plusieurs façons de procéder. Vous pouvez commencer par faire une enquête ou un sondage, pour mieux comprendre les besoins des usagers. Ou vous pouvez directement leur demander de cartographier les zones problématiques, pour visualiser leurs idées sur une carte, à l’aide d’une plateforme de participation citoyenne comme CitizenLab. C’est exactement ce qu’a fait la ville de Charenton-le-Pont sur le thème : Usage de l’espace public : vous avez une idée sur la question ? Les habitants ont été invités à signaler sur une carte les lieux qu’ils souhaitaient voir améliorer et comment. Puis à liker et commenter les idées proposées. En demandant aux usagers de cartographier leurs problèmes via leur plateforme de participation citoyenne CitizenLab, ils ont pu facilement identifier les lieux prioritaires.
Que vous choisissiez de consulter les citoyens sur un plan existant ou de co-construire avec eux un nouveau plan de mobilité, il n’est jamais trop tard pour commencer à les faire participer !
Pour en savoir plus sur la participation citoyenne et la mobilité
- Article : L’avenir des mobilités partagées passe par la participation citoyenne
- Article : Co-construire la mobilité pour rendre les villes plus agréables
- Étude de cas : Charenton-le-Pont consulte ses habitants pour un plan vélo sur mesure